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Ces entreprises pour la médecine du travail
Entreprise Santé

Médecine du travail : Comment ces entreprises protègent leurs employés

Dans un monde professionnel en constante évolution, où la compétitivité et la course à la performance sont devenues la norme, les enjeux de santé et de sécurité au travail peinent souvent à trouver leur juste place. Pourtant, de plus en plus d’entreprises visionnaires prennent conscience que le bien-être de leurs collaborateurs constitue un levier stratégique majeur de productivité et de pérennité. En investissant massivement dans des politiques ambitieuses de médecine du travail, ces organisations pionnières replacent l’humain au cœur de leurs priorités.

Des risques grandissants pour la santé des travailleurs 

Si les risques traditionnels liés aux accidents du travail ou aux expositions chimiques ont fortement reculé ces dernières années grâce aux progrès en matière de sécurité, de nouvelles menaces plus insidieuses pèsent sur la santé physique et mentale des salariés. Selon le dernier rapport de la DARES, les troubles musculo-squelettiques (TMS) et les risques psychosociaux (stress, harcèlement, épuisement professionnel…) sont en constante augmentation et représentent désormais les principales causes de maladie professionnelle. Avec 619 000 accidents du travail recensés en 2020 et 51 000 cas de pathologies liées à l’emploi, dont 17 000 troubles psychiques, la situation demeure très préoccupante malgré les efforts déployés.   

L’exemple inspirant du groupe Michelin  

Face à ce constat alarmant, certains poids lourds de l’industrie française ont décidé de réagir en faisant de la santé au travail un axe stratégique majeur, souligne Philippe Goj. C’est le cas du géant des pneumatiques Michelin, qui a déployé une politique de prévention d’envergure sur l’ensemble de ses sites industriels dans l’Hexagone. En se dotant d’une véritable armada de plus de 150 professionnels de santé pluridisciplinaires (médecins, infirmiers, ergonomes, toxicologues…), le groupe a fait de la sécurité une priorité absolue. Les résultats sont éloquents puisque le taux de fréquence des accidents du travail a chuté de 88% entre 2010 et 2020 chez Michelin. 

Voici une vidéo présentant la médecine du travail :

Décathlon, l’enseigne pionnière du “bien-vivre ensemble” 

Autre fleuron tricolore, l’enseigne de distribution d’articles sportifs Décathlon a développé une approche avant-gardiste en créant son propre institut dédié au “bien-vivre ensemble” au travail : le Vitamine V. Déployées auprès des 50 000 salariés du groupe, des formations sur le bonheur au travail, la gestion du stress ou l’équilibre entre vie pro et vie perso contribuent à entretenir un cadre serein au sein des équipes. Un investissement massif dans le capital humain qui porte ses fruits avec un taux d’absentéisme particulièrement bas de 2,7%.

Une approche globale et pluridisciplinaire

Pour être pleinement efficaces, les dispositifs de médecine du travail les plus aboutis s’appuient sur une synergie de compétences complémentaires. Spécialistes des risques industriels, ergonomes, toxicologues, psychologues du travail… c’est une véritable Task Force Santé Sécurité qui œuvre en coulisses dans les grands groupes. Chez Safran, équipementier aéronautique employant 45 000 personnes en France, cette équipe pluridisciplinaire déploie des programmes de prévention entièrement sur-mesure en fonction des risques identifiés pour chaque métier.

Des postes de travail systématiquement adaptés

Un axe majeur de la prévention repose sur l’adaptation des postes et des conditions de travail aux capacités physiques et psychiques des salariés. Le groupe SEB, célèbre fabricant d’articles culinaires, a ainsi entièrement repensé l’ergonomie de ses lignes de production. En plus d’équipements d’aide au port de charges lourdes, de revêtements anti-bruit ou encore du réaménagement optimisé des implantations d’ateliers, chaque poste fait l’objet d’un examen minutieux par les ergonomes afin de limiter les gestes pénibles et répétitifs.

Lutter efficacement contre les TMS  

La lutte contre les troubles musculo-squelettiques (TMS) constitue d’ailleurs une priorité absolue dans de nombreux secteurs industriels à forte pénibilité physique. Ces douleurs articulaires, tendinites ou autres pathologies liées aux gestes professionnels représentent la première cause de maladie professionnelle en France avec 87% des cas reconnus par l’Assurance Maladie. Face à ce fléau, le groupe Auchan a généralisé le port d’une ceinture de soutien lombaire pour les salariés exposés à la manutention de charges lourdes sur ses sites logistiques. Un simple dispositif ergonomique à faible coût qui a permis de diviser par deux le nombre d’arrêts maladie liés aux TMS au sein du groupe de distribution.

Détecter et traiter les risques psychosociaux

Mais au-delà des risques physiques, la santé mentale est devenue la nouvelle frontière incontournable des services de médecine du travail. Tenant compte des bouleversements sociétaux et des nouvelles formes d’organisation du travail, de nombreuses entreprises ont mis en place des cellules dédiées à la détection et la prise en charge des risques psychosociaux.

Chez L’Oréal, numéro un mondial des cosmétiques, le département Qualité de Vie au Travail réalise ainsi de vastes campagnes de dépistage visant à identifier les situations de stress intense, de harcèlement moral ou sexuel, de violence au travail, d’épuisement professionnel, etc. Des psychologues du travail réalisent par ailleurs des entretiens individuels pour établir un diagnostic personnalisé et proposer des solutions adaptées (coaching, thérapie, aménagement du poste, changement d’équipe…).

Former et sensibiliser en continu 

Au-delà du suivi médical classique, la formation et la sensibilisation continues des équipes constituent un volet essentiel de la prévention. Chez Vinci, géant du BTP, plus de 2000 sessions de formation sont ainsi dispensées chaque année pour enseigner les gestes et postures ergonomiques de sécurité. Des ateliers pratiques de “sauveteurs secouristes” du travail permettent également à des milliers de collaborateurs d’apprendre les gestes de premiers secours en cas d’accident.

Le groupe agroalimentaire Bel a quant à lui développé un programme complet de e-learning sur la prévention des risques professionnels et la qualité de vie au travail, disponible sur smartphone. Une formule innovante et facilement accessible qui rencontre un vif succès avec déjà plus de 12 000 salariés formés dans 32 pays. 

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